L’AIVOC rémifentanil

Lorsqu’une réversibilité est souhaitée (endoscopie, risque d’évènement hémodynamique intercurrent…) le rémifentanil est préférable au sufentanil de part son effet on-off.

Caractéristiques pharmacologiques :

Indication : Analgésique morphinomimétique, agoniste spécifique des récepteurs μ. Analgésie opératoire.
Contre-indications : Lorsque le patient ne bénéficie pas d’un matériel de ventilation, en administration par voie péridurale ou intratéchale, lorsque le patient présente une hypersensibilité à un des constituants de la préparation du rémifentanil (le glycocolle principalement).
Délai d’action : 1 minute 30 (allongé à environ 2 minutes 30 chez la personne-âgée).
Durée d’action : 10 minutes environ.
Temps de ½ vie α : 0,9 minutes.
Temps de ½ vie β : 35 minutes
Temps de ½ vie contextuelle : temps pour que la concentration théorique au niveau du site effet diminue de moitié à l’arrêt de la perfusion plasmatique = 4 minutes et ce, quelle que soit la durée de la perfusion.
Métabolisme : indépendant des fonctions hépatiques et rénales, par des estérases plasmatiques non spécifiques. Il ne s’accumule pas.
Effets secondaires : la dépression respiratoire, la rigidité thoracique (prévenue par une injection lente) et la bradycardie.
Antidote : commun a tous les morphiniques : la naloxone.

NB : Les signes induits par un surdosage en morphinique peuvent être une bradycardie, parfois une hypotension ainsi qu’une bradypnée d’origine centrale chez le patient non intubé. Ces signes sont rapidement réversibles après baisse de la cible avec le rémifentanil.

Modèle pharmacocinétique :

Minto dont les covariables sont l’âge et l’indice de masse corporelle, soit la masse maigre corporelle.

Dilution recommandée pour l’utilisation du rémifentanil en mode AIVOC :

-> 50 µg/ml (va de 20 à 50 µg/ml).

En cas de dilution avec concentration abaissée, il faudra penser à réajuster de façon inversement proportionnelle les concentrations cibles à utiliser pour obtenir un effet équivalent.

L’usage du morphinique va, la plupart du temps, être associé à l’administration par voie inhalée ou intraveineuse d’un hypnotique. Là encore, les concentrations seront à adapter en fonction de la réponse individuelle du patient et de l’acte chirurgical.
Il faut rechercher la synchronisation entre le pic d’action du morphinique et les actes douloureux anesthésiques tels que l’intubation et les temps douloureux chirurgicaux, couplée à une hypnose suffisante.

Penser à débuter l’analgésie postopératoire avec le rémifentanil au moins 30 à 60 minutes avant l’arrêt de la perfusion car aucune analgésie résiduelle n’est présente après une administration de rémifentanil de par son effet « on-off », et ce quelle que soit la durée de la perfusion.

Cible :

Avec le rémifentanil, au vu de ses propriétés pharmacocinétiques, cibler le plasma ou le site effet n’entraine pas de différence significative.

Concentrations à programmer :

Télécharger la fiche pratique